Plan d'étude d'une fonction
Introduction
Ce cours présente la liste des étapes à suivre pour étudier une fonction et tracer sa courbe représentative,
ainsi que les applications qui en découlent naturellement.
Chaque chapitre est illustré par des exemples et des exercices traitant ponctuellement des notions étudiées.
Chacun des points mentionnés ici est souvent repris plus en détail dans les documents WIMS du
même nom, lorsqu'ils existent, auxquels nous renvoyons souvent.
La très grande majorité des notions abordées ici relève des connaissances demandées au niveau lycée. D'autres (qui seront précisées) se situent
davantage au niveau L1. Mais les points abordés sont aisément compréhensibles par tous ceux qui veulent s'intéresser au sujet !
Ce cours est un complément au cours sur les fonctions
Fonctions, applications
auquel on pourra très utilement se référer.
Sommaire.
- Généralités.
- Limites.
- Continuité.
- Comportement à l'infini.
- Dérivation.
- Concavité, points d'inflexion.
- Représentation de la courbe.
Ensemble de définition
Définitions, rappels.
- Étant donnés deux ensembles
E et
F, on définit une
fonction
f de
E dans
F si à chaque élément
x de
E est associé au plus un
élément de
F (que l'on notera
f(x) s'il existe), appelé image
de
x par
f.
- On appelle ensemble de définition de
f l'ensemble des
x de E qui ont une image
y dans
F. Dans le cas des fonctions de variable réelle, cet ensemble est un intervalle ou une réunion d'intervalles réels .
Dans ce cas, on dit que
x est
l'antécédent de
y.
L'ensemble de départ est donc une partie de
E, souvent notée
Df.
- On parle d'application de
E dans l'ensemble
F, lorsque l'ensemble
de définition de
f est
E tout entier.
Avec ces définitions,
est une fonction
de
dans
et une application de
dans
.
Outre l'écriture d'une fonction avec une expression mathématique explicite, on peut aussi définir des fonctions
par un diagramme sagittal, un tableau, ou une représentation graphique.
Voir, pour des exemples, le Doc Wims sur
Fonctions, applications
.
Exemples.
- Voir ces cas simples et les exemples associés.
Ensembles de définition
-
ou
définie par
-
-
Quelques résultats connus.
- Les fonctions polynômes de
dans
, les fonctions sinus, cosinus, exponentielles sont définies sur
.
La fonction
ln est définie sur
.
- Les dénominateurs ne peuvent pas s'annuler. Si
f est un quotient,
,
alors
D doit être non nul
et il faut exclure de
Df toutes les valeurs annulant
D.
Si
, alors
. Si
,
alors
. - Ce qui se trouve sous une racine carrée doit
être positif ou nul. Écrire
suppose
A positif ou nul, et il faut exclure de
Df les valeurs de
x pour lesquelles
A est strictement négatif.
Si
, alors
.
- On ne peut écrire le logarithme
que d'une quantité strictement positive.
suppose
B strictement positif, et il faut exclure de
Df les valeurs de
x
pour lesquelles
B est négatif ou nul. Si
f4(x) = ln(2x+1) alors
- Si l'on compose deux fonctions
f et
g avec
(Voir le cours
ici
), alors l'ensemble de départ
de
n'est pas obligatoirement celui de la première fonction
f.
Il faut chercher les éléments de l'ensemble de départ qui sont dans
Df et
dont les images
f(x) appartiennent à
Dg.
Remarque : Si l'on prend la restriction
(définition d'une restriction
ici
)
d'une fonction
f de
E dans
F à son ensemble de définition
Df,
alors on crée une application que l'on peut noter
de
Df dans
F.
On trouvera des exercices sur la page suivante
Exercices
Exercices sur le chapitre précédent.
-
Recherche d'ensembles de définition simples
-
Associer une fonction et son ensemble de définition
-
Recherche de l'ensemble de départ
Exercice.
Sur quelles parties de
les deux termes
et
sont-ils définis ? On définit alors les deux fonctions
et
, quel est l'ensemble de définition de la composée de
g
par
f (
fsuivie de
g) ?
Solution. - est défini sur . La fonction ln est définie sur .
-
Il faut déjà que . De plus doit être dans , et doit donc être strictement positif. Il faut donc (tableau de signes ou théorème sur le signe du trinôme) que x soit à l'extérieur de
En regroupant les deux résultats, on arrive à :
Ensemble d'étude
L'ensemble de définition étant trouvé, on peut (on doit) tenir
compte d'éventuelles particularités algébriques de la fonction
pour ne l'étudier que sur une partie de l'ensemble de définition,
que l'on appellera ensemble d'étude.
On étudie pour cela les propriétés éventuelles de parité et de périodicité de la fonction,
qui vont restreindre cet ensemble de définition.
Soit
f une fonction de
dans
, et
C sa représentation graphique
dans un repère
.
Définitions.
-
On dit qu'une fonction
f est paire si :
-
son ensemble de définition
Df est centré en 0.
-
Solution. Dans ce cas, sa représentation graphique est symétrique par rapport à l'axe des ordonnées. On limitera donc l'étude de f à la partie positive (ou négative) de l'ensemble de départ. Le tracé complet de C s'obtient en en construisant le symétrique de la partie tracée par rapport à l'axe des ordonnées (symétrie axiale).
- On dit qu'une fonction
f est impaire si :
-
son ensemble de définition
Df est centré en 0.
-
Solution. Dans ce cas, sa représentation graphique est symétrique par rapport au point O, origine des axes. On limitera l'étude de f à la partie positive (ou négative) de l'ensemble de départ. Le tracé complet de C s'obtient en en construisant le symétrique de la partie tracée par rapport au point O (symétrie centrale).
- Une fonction
f définie sur
est périodique de
période
T ou
T-périodique
si
T est un réel strictement positif, tel que :
.
On note parfois
T0 le plus petit réel strictement positif pour lequel
f est
T-périodique.
Solution. Pour tracer la courbe représentative, on étudie la fonction f sur un intervalle de longueur T judicieusement choisi. La représentation graphique sur s'obtient alors en traçant la courbe sur cet intervalle de longueur T, puis en lui appliquant des translations successives horizontales de vecteurs .

Les trois fonctions, dont les représentations graphiques sont ci-dessus, sont définies sur
.
La première est paire, la seconde impaire et la troisième est périodique de période 5/2, à étudier donc
sur
par exemple. Elle est d'ailleurs également paire.
Exercices.
- Chercher parmi les fonctions ci-dessous, celles qui sont paires, impaires ou ni l'un ni l'autre.
.
Solution. f1 et f4 sont impaires, f2 et f5 sont paires, f3 n'est ni paire ni impaire.
- La somme de deux fonctions paires est-elle paire ? Leur produit ? Même question si elles sont impaires.
Solution. Revenir aux définitions. La somme et le produit de deux fonctions paires sont pairs. La somme de deux fonctions impaires est impaire, le produit de deux fonctions impaires est pair.
- Donner la plus petite période des deux fonctions suivantes :
.
Solution. - On cherche donc tel que pour tout x réel :
En menant les deux calculs, on arrive à :
ou
La seconde égalité ne conduit à rien, le membre de gauche étant constant et celui de droite variable.
La première donne la plus petite période strictement positive pour k=1, soit : - . On est ramené à chercher la plus petite période de . On arrive facilement à .
-
f est une fonction définie sur
, périodique admettant 12 et 13 pour périodes.
Montrer qu'elle est aussi périodique de période 1.
Solution. En utilisant le fait que f est 12-périodique, on écrit :
Pour tout x réel, f(x+1)=f(x+1+12)=f(x+13).
Mais f est aussi 13-pérodique, donc f(x+13) =f(x). D'où le résultat en combinant les deux écritures :
f(x)=f(x+1) et ainsi f est 1-périodique.
- Montrer qu'une fonction à la fois croissante et T-périodique est constante (plus difficile).
Indication :
on prendra
x et
y réels quelconque, et
k dans
tel que :
).
Solution. Soit x et y réels quelconques. Il existe k dans tel que : . f étant T- périodique f(x-kT) =f(x+kT)= f(x). En utilisant le fait que f est croissante, il vient :
,
c'est-à-dire . Donc f(x)= f(y) et f est constante.
Limites
Lorsqu'on trace la courbe représentative d'une fonction avec une calculatrice graphique,
on voit vite que, si
x prend de grandes valeurs, les comportements graphiques peuvent être très différents.
Voir ces
exemples,
Faites des essais avec les fonctions suivantes pour visualiser d'autres comportements :
;
;
et
Définitions.
Soit
f une fonction définie sur un intervalle [
[ de
(
a réel quelconque).
- On dit qu'une fonction
f tend vers un réel
l lorsque
x tend
vers
si
f(x) est aussi proche de
l que l'on veut,
dès lors que
x est suffisamment grand.
Ceci se note :
- On dit qu'une fonction
f tend vers
(resp.
) lorsque
x tend vers
si,
A étant un réel quelconque que l'on se donne, il existe un réel
x0 tel que pour toutes les
valeurs de
x de
Df supérieures à
x0,
f(x) est supérieur (resp. inférieur) à
A.
Ceci se note :
(resp.
)
- Les écritures de ces deux définitions avec des quantificateurs sont données en bas de cette page.
Si
alors, géométriquement parlant, cela signifie que, pour des valeurs de
x supérieures à
x0, les points
(x, f(x))
sont dans la bande horizontale
, quelque soit le réel positif
.
Exercices.
-
Limites simples
-
Limites de fractions rationnelles
- On notera la parenté claire de ces définitions de limite, avec celles qui ont été données pour les limites des suites.
- On peut aussi formuler cette première définition de la façon suivante :
• [f(x) est aussi proche de l que l'on veut], peut s'écrire : pour tout strictement positif, .
•[x est suffisamment grand], peut s'écrire : il existe un réel x0, tel que si x > x0.
En recollant les deux parties, on arrive à la définition formelle de l'existence d'une limite l en : Pour tout strictement positif, il existe un réel x0, tel que si x > x0, .
- La réécriture de la seconde définition, en suivant les mêmes principes, conduit à la définition formelle de qui s'écrit, avec des quantificateurs :
Montrons, en utilisant la définition formelle de la page précédente, que la fonction définie sur par tend vers -3, si x tend vers .
Cet exemple peut, bien sûr, se traiter de façon beaucoup plus rapide avec d'autres méthodes. L'intérêt n'est pas de faire compliqué, mais de comprendre comment on obtient la valeur de x0 pour borner la quantité , dès lors qu'on s'est donné un quelconque.
On choisit donc un quelconque, mais que l'on fixe, aussi petit que l'on veut et on cherche un réel
x0 tel que si
x>
x0, alors .
.
On peut ôter les valeurs absolues puisqu'on cherche à prouver l'existence de la limite en . Il vient : qui est équivalent à . Voici le que l'on cherchait.
Si, par exemple, on choisit , on trouve
x0 = 502. Les valeurs de
f(
x) seront donc comprises entre -3,01 et -2,99 dès lors que
x est supérieur à 502.
Limite finie en un point, limite à droite, limite à gauche.
Dans cette partie, une partie de l'étude n'est pas explicitement au programme des classes terminales
et concerne des étudiants post-bac.
Définitions.
Soit
f une fonction et
a un point de
Df ou une de ses extrémités réelles.
- On dit qu'une fonction
f tend vers le réel
l lorsque
x tend vers
a,
ou que
f admet
l pour limite lorsque
x tend vers
a,
si
f(x) peut être aussi proche de
l que l'on veut,
dès lors que
x est suffisamment proche de
a. Si cette limite existe, alors elle est unique et on note
:
• Ou, si l'on veut l'écrire avec des quantificateurs :
- On dit qu'une fonction
f admet
l pour limite à droite en
a,
ou que
f tend vers
l à droite en
a
si, en considérant la restriction de
f à
,
f(x) peut être aussi proche de
l que l'on veut,
dès lors que
x tend vers
a,
en étant supérieur à
a. Cette limite est unique et on note :
• Avec des quantificateurs :
- Définition analogue pour une limite
l' à gauche en
a.
.
Propriétés.
- Si une fonction
f est définie en
a et
si elle admet une limite
l en
a, alors
l=f(a).
Cette définition sera reprise pour la continuité.
- Soit
f une fonction définie sur un intervalle ouvert contenant
a, mais pas définie en
a.
Alors
f admet une limite l en
a si et seulement si elle admet en
a une limite
à gauche et une limite à droite, et si ces limites sont égales. (Point G dans l'illustration graphique ci-dessous)
Quelques illustrations graphiques de ces notions pour la fonction représentée ci-dessous :

- En -2 la fonction a une limite à gauche (égale à 2,5), une limite à droite (égale à -1,8 ), mais pas de limite.
- En 1,6 la fonction a une limite à gauche, une limite à droite et une limite (toutes égales à 6).
- En 3 la fonction a une limite à gauche, une limite à droite et une limite (toutes égales à 2,3 environ).
- En 7 la fonction a une limite à gauche et une limite à droite (égales à 3,5), (f(7)=1), mais pas de limite.
- En 10 où f n'est pas définie, la fonction a une limite à gauche, une limite à droite et une limite (égales à 3,7).
Exercices.
-
Limites avec exponentielles
- On considère la fonction "partie entière" de x, définie sur
, notée
.
A-t-elle une limite à droite, à gauche, une limite tout court, en 3 ?
(Rappel : tout réel
x est encadré par deux entiers relatifs consécutifs uniques,
n et
n+1.
Par définition,
n est la partie entière de
x que l'on note
. On rencontrera également, trois chapitres plus loin, la notation
E[x].
Ainsi
,
,
.
C'est l'unique entier tel que :
).
Si x tend vers 3, avec x proche de 3 et x < 3 alors . Donc
Si x tend vers 3, avec x proche de 3 et alors . Donc . La fonction n'a pas de limite en 3.
- On considère la fonction définie sur
par
.
A-t-elle une limite à droite, à gauche, une limite, en 3 ?
Solution. g(3) = 6. Si x tend vers 3, avec x < 3 alors g(x) = x2 -2
Si x tend vers 3, avec alors g(x) = x2 -3.
On a ansi : (la limite à gauche) et (la limite à droite). Et g n'a pas de limite en 3.
- On considère la fonction
h définie sur
par
.
A-t-elle une limite à droite, à gauche, une limite en 0 ?
Solution. Si x tend vers 0, avec x < 0 alors et donc
Si x tend vers 0, avec x > 0 alors et donc
h admet donc en 0 une limite à droite (nulle), et une limite infinie à gauche.
Opérations sur les limites.
Propriétés générales.
Propriétés algébriques.
On considère deux fonctions
f et
g définies sur une même partie de
et
x0 un réel
élément ou extrémité de
I.
Soit
k un réel non nul.
- Produit par un réel
k.
Si, lorsque
x tend vers
x0,
f tend vers
l fini, et si
k est réel, alors
k f tend vers
k l.
Si, lorsque
x tend vers
x0,
f tend vers
,
k f tend
si
k est positif, vers
si
k est négatif.
Si, lorsque
x tend vers
x0,
f tend vers
,
k f tend vers
si
k est positif, vers
si
k est négatif.
- Somme.
Si, lorsque
x tend vers
x0,
f tend vers
l et
g vers
l' alors, si
l et
l' sont finies,
f + g tend vers
l + l'.
Si
l est finie et
l' infinie (par exemple
(resp. -
)), alors
f + g tend vers
(resp. -
).
Si
f et
g tendent vers
(resp. -
), alors
f + g tend vers
(resp. -
).
Il reste un cas : lorsqu'une des deux fonctions tend vers
et l'autre vers
,
on est en présence d'une "forme indéterminée" notée symboliquement
(Voir ci-dessous).
- Produit.
Si, lorsque
x tend vers
x0,
f tend vers
l et
g vers
l' alors, si
l et
l' sont finies,
f g tend vers
l l'.
Si
l est fini (non nul) et
l' infini, alors le produit
f g tend vers l'infini avec un signe qui respecte la règle des signes.
Si
l et
l' sont infinies, alors le produit
f g tend vers l'infini avec un signe qui respecte la règle des signes.
Il reste un cas : lorsqu'une des deux fonctions tend vers
0 et l'autre vers l'infini, où l'on ne sait pas conclure immédiatement,
On est, à nouveau, en présence d'une forme indéterminée, notée symboliquement
(Voir ci-dessous).
- Inverse.
Si, lorsque
x tend vers
x0,
f tend vers
alors
tend vers
.
Si
l=0, et si
f est positive (resp. négative) sur un voisinage de
x0, alors
tend vers
(resp.
).
Si
f tend vers
(resp.
), alors
tend vers
0+ (resp.
0-).
- Quotient.
On suppose que, si
x tend vers
x0,
f tend vers
l et que
g tend vers
l'
en restant non nul dans un intervalle ouvert contenant
x0.
Comme
, il suffit d'appliquer les deux règles précédentes,
sur l'inverse et le produit, pour avoir le résultat.
On notera que deux formes indéterminées apparaissent, notées symboliquement
et
où l'on en sait pas conclure directement.
Formes indéterminées.
On a vu ainsi apparaître dans les propriétés ci-dessus quatre cas où l'on ne savait pas conclure.
On les appelle donc formes indéterminées :
,
,
et
.
Le mot "indéterminée" ne doit pas tromper, ce sont des formes à déterminer que
l'on étudiera quelques chapitres plus loin dans ce document.
Les exercices concernant ces résultats sont dans les chapitres suivants
Théorèmes et exercices sur les limites
Rapidité de croissance et comparaison
Certaines fonctions tendent vers l'infini plus vite que d'autres lorsque
x tend vers
x0 (fini ou infini).
Il s'agit de préciser ici, entre deux fonctions tendant par exemple vers
,
celle des deux "qui tend le plus rapidement vers
" ou celle "qui croît plus vite que l'autre" vers
.
Rappel de résultats.
- Les fonctions du type logarithme croissent moins vite en
que toutes les fonctions puissance
de la forme
f(x)=xn avec n rationnel strictement positif.
- Les fonctions puissance,
f(x)=xn avec n rationnel strictement positif, croissent d'autant plus vite
en
que
n est grand, et plus vite que les fonctions de type logarihme.
- Les fonctions du type exponentielle croissent plus vite en
que toutes les fonctions puissance.
Rappelons quelques résultats connus (ou à connaître).
Théorèmes de croissances comparées.
- Les fonctions polynômes se comportent à l'infini comme leur terme de plus haut degré.
- Les fractions rationnelles (rapport de deux fonctions polynômes) se comportent à l'infini comme le
rapport des termes de plus haut degré du numérateur et du dénominateur.
- Théorèmes de croissance comparée (On supposera ici
n entier naturel non nul) :
Remarque : à partir des résultats ci-dessus, on peut en obtenir d'autres,
en particulier si
x tend vers une valeur finie non nulle.
Exemple : calcul de
.
On peut se ramener en 0, en posant
X=x-1.
La condition "
x tend vers 1" est remplacée par "
X tend vers 0.
Le problème est alors celui de la recherche de
et la réponse est dans les théorèmes :
Ces dernières propriétés sont extrêmement utiles pour les calculs de limites, en particulier pour "lever" des formes
dites "indéterminées" [improprement ainsi nommées, car ce sont des résultats "à" déterminer…].
C'est l'objet des deux parties suivantes.
Exercices.
- Déterminer les limites des fonctions suivantes :
a/
b/
c/
d/
e/
f/
a/ b/ - c/ d/ e/ f/
-
Limites et comparaison
-
Croissance comparée
-
Limites de référence
. On utilisera éventuellement la Remarque ci-dessus.
-
Opérations sur les limites
.
On utilisera les théorèmes de croissance comparée ci-dessus en posant si besoin
X= -x.
Encadrement et comparaison
Théorème d'encadrement (théorème des gendarmes).
Soienr
f,
g,
h trois fonctions définies sur un intervalle
I,
l un nombre réel et
x0
un élément ou une extrémité de
I.
On suppose que :
-
et que
- Il existe un voisinage
V de
x0, inclus dans
I, tel que pour tout
x de
V on ait :
Alors,
g admet une limite en
x0 et
Exemple.
Limite en
de la fonction
f définie sur
par
?
On sait que, pour tout
x réel
donc, comme
x est positif :
. Grace au théorème d'encadrement, on en déduit que
Théorème d'existence d'une limite par majoration et minoration..
Soient
f et
g deux fonctions définies sur
I,
x0 un élément ou une extrémité de
I. On suppose
qu'il existe un voisinage
V de
x0, inclus dans
I, tel que : pour tout
x de
V,
.
- Si
, alors
.
- Si
, alors
.
Exercice.
- Soit
f une fonction telle que pour tout
x non nul,
. Quelle est la limite de
f en
.
La fonction f est encadrée par et . Les deux fonctions qui encadrent tendent vers 3 en , donc en appliquant le théorème des gendarmes :
- Quelle est la limite en
de la fonction
f définie sur
par
On peut encadrer le numérateur par et le dénominateur par
En remarquant que puisque x tend vers toutes les expressions sont positives, on peut appliquer les règles de majoration/minoration des fractions : . L'encadrement permet de conclure : .
- On rappelle que si
x est un nombre réel, la notation
E[x ] désigne également sa partie entière,
c'est-à-dire le plus petit entier relatif qui lui est immédiatement inférieur ou égal.
Ainsi
,
,
.
On a également le résultat général : pour tout
x réel,
On cherche à démontrer le résultat :
Pour tout x réel , d'où :
Si x > 0 : .
Si x< 0 :
Dans les deux cas, en faisant tendre x vers 0, avec le théorème d'encadrement on a le résultat cherché :
- Trouver la limite :
donc
Or et .
Par le théorème de majoration, la limite cherchée vaut donc 0.
Limite de fonctions composées.
Définition de la composition des fonctions.
La définition et le cours sur les fonctions composées se trouvent -->
ici
On peut évidemment composer un nombre quelconque de fonctions, avec le même procédé.
Limite d'une fonction composée.
Théorème.
Soient
f une fonction définie sur
E,
g une fonction définie sur
f(E), a un élément de
E,
L et
L' deux réels finis ou éventuellement infinis.
Si :
et si
,
alors
Exemple.
On cherche la limite en
de la fonction définie sur
par
.
On voit que
est la composée
, dans cet ordre, des fonctions définies par
et
g(x) = ln(x).
On trouve facilement que :
et
.
Si
x tend vers
,
f(x) tend vers 2 qui se trouve donc dans
.
On applique le théorème ce qui conduit à :
,
et enfin que :
).
On en déduit que
Exercice.
- En écrivant les fonctions définies par
et
comme composées de deux autres fonctions, trouver les limites en 0 de
et en 3 de
.
- peut s'écrire comme le composée dans cet ordre de , suivie de
et donc - peut s'écrire comme le composée dans cet ordre de , suivie de
et donc
-
Calcul de composées 1
-
Calcul de composées 2
-
Limite de fonctions composées
Formes indéterminées
Remarques rapides sur les formes indéterminées.
Le plus souvent, on est dans l'une des situations suivantes, où la fonction à étudier est faite de deux parties
qui peuvent tendre chacune vers
ou
1,
situation que l'on écrit symboliquement :
,
,
,
,
,
,
.
Voici, sur des exemples, quelques méthodes classiques et simples qui permettent, dans certains cas, de lever
ces formes indéterminées.
-
. Exemple : Limite de
, en
.
Les deux racines tendent vers l'infini, on est en présence d'une forme indéterminée
.
On peut alors utiliser l'expression conjuguée
(qui s'obtient en changeant le signe entre les deux termes tendant vers l'infini)
de façon à pouvoir utiliser l'identité remarquable :
.
.
Il n'y a plus d'indétermination, la fonction tend vers 0 (par valeurs positives) en
-
. Outre l'utilisation directe des théorèmes de croissance comparée,
on aura souvent intérêt à factoriser au numérateur d'une part et au dénominateur de l'autre ce qui tend, dans chacun
des deux cas, "le plus rapidement" vers l'infini, sachant (rappelons-le)
qu'à l'infini, les fonctions du type logarithme croissent lentement, les fonctions du type puissance plus rapidement
et les fonctions de type exponentielle plus rapidement encore.
Limite en de . C'est l'exponentielle qui tend le plus vite vers l'infini au numérateur, et x4 au dénominateur.
Donc : , et les théorèmes de croissance comparée permettent de conclure rapidement ( f tend vers ).
-
. On se trouve parfois dans cette situation, lorsque
x tend vers une valeur finie
a.
On peut :
(première méthode) Essayer de factoriser par
x-a le numérateur et le dénominateur pour une éventuelle simplification.
(deuxième méthode) Poser
, avec
. Il est clair que la proposition [
] est équivalente à [
].
Si on veut faire tendre
x
vers
a,
x étant strictement supérieur à
a, on pose
, si on veut faire tendre
x vers
a,
x étant strictement inférieur à
a,
on pose
,
et, dans les deux cas, on fait tendre
vers 0, par valeurs positives.
Limite si x tend vers 2 de . Le numérateur, comme le dénominateur, tend vers 0. Après factorisation par x-2, il vient qui tend donc vers si x tend vers 2.
Limite si x tend vers 1+ de . On pose ce qui conduit après calculs à .
La condition : "x tend vers " devient " tend vers 0+" si on pose .
On conclut alors facilement en se souvenant que . On arrive à :
-
. Pas de clef universelle.
À nouveau, les théorèmes de croissance comparée (page précédente) peuvent rendre service.
Les exercices d'application sont à la page suivante.
Exercices sur les formes indeterminées.
Exercices.
-
Opération sur les limites 1
-
Opération sur les limites 2
-
Opération sur les limites 3
-
Limites de référence
Exercices.
-
. L'expression est définie sur
On utilisera avec profit
l'identité remarquable :
ou
, utilisée ici (mais on le vérifiera...)
sous la forme :
Lorsque , c'est une forme indéterminée . On recherche donc une factorisation par x-8.
On se souvient alors, fort à propos, de l'identité remarquable a3-b3=(a-b)(a2+a b+b2) (utilisée ici pour : ) que l'on va utiliser au dénominateur, ainsi que la multiplication par la quantité conjuguée au numérateur.
, qui n'est plus indéterminé...
-
, (
).
Posons . Lorsqu'on est en présence d'une expression à la puissance x (variable donc), une technique classique consiste (lorsque c'est possible) à prendre le logarithme de l'expression, pour "faire descendre" cet exposant problématique ...
On obtient : . On pense alors à la propriété et on modifie l'expression de g pour l'utiliser.
Ce qui conduit à :
Posons alors qui conduit à :,
Il y a équivalence entre le fait que x tende vers et le fait que X tende vers 0 par valeurs positives.
Donc (puisque , résultat déjà rappelé).
Enfin : , en utilisant le théorème sur les limites de fonctions composées.
Continuité
Soit une fonction
f définie sur son ensemble de définition
Df, partie de
et
a un élément de
Df.
Définitions.
- On dit que
f est continue en
si et seulement si
f admet une limite finie en
a égale à
f(a) .
Avec des quantificateurs, cela s'écrit :
-
On dit que
f est continue sur une partie
A de
Df si
elle est continue en tout point de
A.
Graphiquement, si
f est définie sur un intervalle
I, alors la courbe représentative
d'une fonction continue sur
I se trace "d'un seul trait de crayon" sur
I.
La fonction définie par
est définie et continue sur
,
mais, parce que
n'est pas un intervalle, elle se trace avec deux traits de crayon.
Exemple de fonction non continue en un point.
On considère la fonction définie sur
par
f(0)=0 et
si
.
Il est facile de voir que :
et que
.
Les limites à gauche et à droite sont différentes (et différentes de la valeur en 0 de surcroît),
la fonction n'a donc pas de limite en 0, et n'est donc pas continue en 0.
Les fonctions usuelles : polynôme, exponentielle, sont continues sur
,
la fonction logarithme est continue sur
.
La fonction
est continue sur son ensemble de définition
, mais pas sur
.
Les fonctions rationnelles (rapport de fonctions polynômes) sont continues sur leur ensemble de définition.
Théorèmes
• Si
f et
g sont continues sur un intervalle
I et
si
est un réel quelconque, alors les fonctions
sont continues sur
I.
• Si, de plus,
f ne s'annule pas sur
I, alors la fonction
est continue sur
I.
• Soient
I et
J deux intervalles. Si
f est continue sur
I, si
g est continue sur
J et
si
, alors
est continue sur
I.
Propriété (hors programme au lycée) : caractérisation séquentielle
(avec des suites) de la continuité en
a
Une fonction
f est continue en a si et seulement si : pour toute suite
convergeant vers
a, la suite
converge vers
f(a).
En fait, cette caractérisation ne peut pas être utilisée telle quelle.
On ne peut évidemment pas regarder TOUTES les suites convergeant vers
a.
On l'utilise donc souvent pour prouver la non-continuité d'une fonction en
prouvant la négation de cette propriété qui est :
La négation de l'assertion est l'assertion : ET (NON )
Il existe une suite
(que l'on indiquera) qui converge vers
a
ET la suite
ne converge pas vers
f(a).
Exemple. On considère la fonction définie par
f(x)=0 si
et
f(0)=1.
La suite définie par
définie pour
n > 0 tend vers 0 si
n tend vers
.
Mais pour tout
et tend donc vers 0 si
n
tend vers
, mais pas vers
f(0)=1.
f n'est donc pas continue en 0.
Exercices.
-
Continuité et opérations
-
Cette fonction est-elle continue ?
-
Limites et continuité
-
Produit de fonctions et continuité
Indication : s'intéresser aux valeurs d'annulation de
f.
Prolongement par continuité. Exercices
Prolongement par continuité
Propriété.
Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert
I contenant a, mais pas définie en
a.
Alors si
f admet une limite
l en
a (par exemple si elle a des limites à gauche et à droite égales à
l),
la fonction notée
définie par
si
et
est continue sur
La fonction
est appelée prolongement par continuité de
f en
a.
Exercices.
-
Rendre une fonction continue
-
Prolongement par continuité
- Y a-t-il des prolongements par continuité possibles pour les fonctions :
pour
pour
pour
.
Solution. Revoir les identités remarquables : a2-b2 et .
On posera :
- Tracez (sur Geogebra, par exemple), la courbe représentative de la fonction définie sur
par
. Que constate-t-on ?
On peut donc envisager de prolonger cette fonction par continuité. Il faut donc calculer les limites en 0.
[Pour cela, on pourra utiliser la définition de la dérivabilité en 0]
Solution. Avec des unités différentes sur les axes pour une meilleure lisibilité, on arrive à ceci :
On voit "qu'il manque" le point A=(0,1). On cherche la limite en 0 de la fonction f. Écrivons, puisque c'est suggéré, la dérivabilité de la fonction sinus en zéro (que l'on connait). C'est .
La fonction f, définie sur , admet donc la limite 1 en 0. Elle est prolongeable par continuité en 0 par la fonction définie sur par si et
- Prolongement par continuité en 0, en 1 de la fonction définie par
?
Solution. Cette fonction est définie sur .
Il est facile de voir, à l'aide des théorèmes de croissance comparée que
f tend vers l'infini en 0. Pas de prolongement par continuité en 0, donc.
En 1, on peut reprendre la méthode de l'exercice précédent et regarder la dérivabilité de la fonction en 1, en notant que
est ainsi le nombre dérivée la fonction dont la dérivée est , ceci pour
x=1. Cette limite vaut donc 2.
Elle est donc prolongeable par continuité en 1 par la fonction définie sur par si et . Cette fonction est ainsi continue sur
Asymptotes
Lorsque la variable
x d'une fonction
f tend soit vers l'infini, soit vers une valeur réelle,
on constate parfois que la courbe représentative
Cf de cette fonction tend à se "rapprocher"
de la courbe
Cg d'une autre fonction
g que l'on appelle alors "courbe asymptote",
ou plus simplement "asymptote". [Notons tout de suite que si
Cf admet
Cg pour asymptote,
alors la réciproque est aussi vraie ! ]
Ce chapitre vise à préciser ce comportement.
Définition : courbes asymptotes
On considère deux fonctions
f et
g, définies sur un intervalle
,
a réel.
La courbe d'équation
y=g(x) est une asymptote en
de la courbe
d'équation
y=f(x) en
si
.
Exemple : Sur cette illustration, on a tracé en vert la courbe représentative de
y=ln(
x),
et en rouge la courbe représentative de
. Ces deux courbes sont asymptotes
l'une de l'autre, en
.

Définitions : droites asymptotes.
-
La droite d'équation
est une asymptote verticale de la courbe représentative de la
fonction
f si
-
La droite d'équation
est une asymptote horizontale en
de la courbe représentative de la
fonction
f si
ou si
-
La droite d'équation
y=a x+b (
) est une asymptote oblique en
de la courbe représentative de la
fonction
f si
ou si
Recherche d'une asymptote oblique.
C'est un travail en deux temps.
D'abord, on forme la quantité
. Si elle tend vers une limite réelle finie
a lorsque
x tend vers
(resp. -

) , alors dans un deuxième temps, on regarde si la quantité
f(
x)-
a x tend, lorsque
x tend vers
(resp. -

), vers une limite également finie
b.
Si ces deux résultats sont acquis, alors la courbe
représentative de la fonction admet la droite d'équation
y =
a x+
b pour asymptote oblique
en
(resp. -

).
Position d'une courbe par rapport à une asymptote.
Pour tracer correctement la courbe représentative
Cf d'une fonction
f et son asymptote, et en particulier dans les cas où l'on a
une asymptote horizontale
D d'équation
ou une asymptote oblique

d'équation
y=
a x+
b,
il faut savoir si cette courbe est au-dessus ou en dessous de son asymptote.
- Pour une asymptote horizontale, on considère la fontcion
et on étudie son signe au
voisinage de
ou
.
Si
P(x) est positif,
Cf est au-dessus de l'asymptote
D. Si
est négatif,
Cf est en dessous.
- Pour une asymptote oblique, on forme
P(x)=f(x) -(a x+b), avec les mêmes conclusions sur
.
Exemple.
Déterminer les asymptotes à la courbe représentative de la fonction
f définie sur
par
.
On commencera par chercher
a,
b et
c réels, pour écrire
f sous la forme
.
Solution. - En réduisant l'expression au même dénominateur et en identifiant les termes de même degré, on arrive à :
- . x2 -1 est positif à l'extérieur de [-1,1], négatif ailleurs, et tend vers 0 en -1 et 1.
tend donc vers si x tend vers -1- ou si x tend vers 1+, vers si x tend vers -1+ ou si x tend vers 1-.
Il en va de même pour f ce qui permet de conclure en l'existence de deux asymptotes verticales : x= -1 et x=1. - en étant positif, et en étant positif. On en déduit que Cf admet la droite y=2x+3 pour asymptote oblique en et qu'elle se trouve dans les deux cas au-dessus de cette asymptote.

Remarque : Pour trouver l'équation de l'asymptote oblique, on peut tout aussi bien utiliser la méthode en deux temps donnée plus haut ! Faites-le pour varier les méthodes.
-
Asymptote et limite
-
Position par rapport à l'asymptote
Branches infinies
Le comportement d'une fonction, lorsque
x tend vers l'infini peut produire des représentations graphiques
très différentes comme le montrent les diverses situations ci-dessous.
Nous faisons ici l'étude de ces branches infinies.
Dans l'ordre :
et
Le fait que
f(x) tende vers
si
x tend vers
ne permet en rien de tracer la courbe précisément. On a besoin d'une étude supplémentaire.
Remarque : Dans tout ce qui suit, nous ne nous intéresserons qu'au cas où
x tend vers
.
Il va de soi qu'on aura des résultats de même nature si
x tend vers
.
Plan de recherche des branches infinies. On forme d'abord la quantité . Plusieurs cas se présentent :
- . Cf admet alors une branche parabolique de direction Oy et la courbe tend à devenir parallèle à l'axe des ordonnées à l'infini. C'est le cas en particulier des fonctions polynômes de degré n avec et , et de la fonction exponentielle.
- . On dit qu'on a une branche parabolique de direction Ox et la courbe tend à devenir parallèle à l'axe des abscisses à l'infini. C'est le cas de la fonction logarithme, de la fonction racine carrée et des fonctions polynômes en xn avec n compris strictement entre 0 et 1.
- , a non nul. Ce résultat a été en partie traité à la page précédente. On doit alors distinguer deux cas à partir de la quantité
- . Cf admet une branche parabolique ou une direction asymptotique de direction la droite y=a x.
- . Cf admet la droite d'équation y=a x+b pour asymptote oblique. On doit alors se poser la question de la position de la courbe par rapport à cette asymptote oblique, et cela a été vu à la page précédente.
Quelques exemples graphiques de ces diverses situations sont donnés à la page suivante.
Exercices.
-
Branches infinies
.
Il peut y avoir plusieurs réponses à donner et plusieurs types d'asymptote.
-
Limite et asymptote
.
Il peut y avoir plusieurs réponses à donner et plusieurs types d'asymptote.
- Montrer que la fonction définie par
admet une asymptote verticale et une asymptote oblique.
(On s'inspirera d'un exercice analogue à la page précédente).
Solution. - Si x tend vers 2, le numérateur tend vers 10 et le dénominateur vers 0. Le rapport tend donc vers l'infini et x=2 est une asymptote verticale.
Pour être plus précis et pour le tracé de la courbe, on peut séparer les cas x <2 et x >2.
Si x tend vers 2 en étant inférieur à 2, le dénominateur tend vers 0-, le numérateur tend vers 10 donc f tend vers . La courbe Cf est donc "en bas et à gauche" de l'asymptote verticale x=2.
Si x tend vers 2 en étant supérieur à 2, le dénominateur tend vers 0+, le numérateur tend vers 10 donc f tend vers . La courbe Cf est donc "en haut et à droite" de l'asymptote verticale x=2.
- Avec la méthode indiquée dans l'énoncé, on trouve une asymptote oblique d'équation : y = 2x-3. La courbe est au-dessus de l'asymptote oblique en et en dessous en .
- Donner la nature des branches infinies en
des fonctions suivantes, qui vérifient toutes
:
Solution. - tend vers 0 si x tend vers +
. admet donc en +
une branche parabolique de direction O x. - tend vers 2 si x tend vers +
.
. C'est une forme indéterminée . On multiplie par l'expression conjuguée, ce qui conduit à qui tend vers 0 par valeurs positives, lorsque x tend vers +
. admet donc en +
une asymptote oblique D d'équation y=2x et la courbe est au-dessous de D. - .
tend vers 0 en +
, tend vers +
, la somme tend donc vers et on a une branche parabolique de direction O y en +
. - tend vers 3 en +
.
tend vers +
. admet donc en +
une branche parabolique de direction la droite d'équation y=3x. - tend vers 2 en +
.
qui tend vers 1 en +
.
qui tend vers 0+ en +
. admet donc en +
une asymptote oblique d'équation y=2x + 1 et la courbe se trouve est au-dessus de l'asymptote en +
. - tend vers 2 en +
.
tend vers -3 en +
. D'où une asymptote oblique d'équation y = 2x-3 en +
. - Sur
. La fraction tend vers 0 en , tend donc vers 1.
qui tend vers si x tend vers . admet, en , une branche parabolique de direction la droite d'équation y=x.
Calculs analogues et résultat identique en .
Exemple de représentation graphique de quelques branches infinies
Deux exemples :
-
Pas d'asymptote, mais une branche parabolique de direction
.
-
Asymptote oblique.
Dérivée et utilisation
Vous trouverez
ici
un cours sur la dérivation et son utilisation.
Dans toute cette page,
f est une fonction de
dans
, définie sur un intervalle ouvert
I
et
a un point de
I.
Rappel de définitions et de théorème.
- Si cette limite (finie) existe, le nombre dérivé de
f en
a vaut :
.
- La fonction notée
f', qui à
x associe
f'(x) s'appelle la fonction dérivée de
f.
- Si une fonction est dérivable sur un Intervalle
I, alors elle est continue sur cet intervalle.
Géométriquement, si
f'(
a) existe, la courbe représentative de la fonction admet une tangente au point
(
a,
f(
a) ) d'équation :
y =
f'(
a)(
x-
a)+
f(
a), avec donc pour coefficient directeur
f'(
a).
Si cette limite en
a est infinie, la courbe admet en ce point une tangente verticale. Si cette limite est nulle,
la tangente est horizontale.
Exemple. On a tracé ici les courbes de la fonction
f définie par
et de la tangente au point
:

Utilisation des dérivées.
- On sait que l'étude de la dérivée (terme utilisé souvent pour dire "fonction dérivée") permet de déterminer le sens de
variation des fonctions, de trouver ses extrémums,
et de déterminer des tangentes éventuelles à la courbe représentative.
L'étude d'une dérivée passe d'abord par son calcul, puis par l'étude de son signe.
Il conviendra donc de la mettre sous la forme la plus factorisée possible.
- En physique, les notions de vitesse, de débit font appel à la notion de dérivée.
- Le recours à une dérivée permet parfois de lever une forme indéterminée et de calculer une limite.
Regardez ces
Exemples. Ce sont toutes les trois des formes indéterminées .
- . C'est le nombre dérivée de la fonction ex en 0. Donc
- . C'est le nombre dérivée de la fonction ln(1+x) en 0. Donc
- . C'est le nombre dérivée de la fonction sin(x) en 0. Donc
Exercice.
C1 et
C2 sont les courbes représentatives de deux fonctions
f1 et
f2. Laquelle est la dérivée de l'autre ?
On tirera profit de cet exercice en suivant les deux courbes de gauche à droite, en regardant le signe et le sens de variation de chacune des deux.

Solution. f1 s'annule en en , c'est donc la dérivée d'une fonction qui admet une tangente horizontale en , c'est à dire f2.
par conséquent : f1 est la dérivée de f2.
Exercices.
-
Tangentes à une courbe polynomiale
-
Variations avec des fonctions exponentielles
-
Fonctions et dérivées, lecture graphique
Dérivées à droite, à gauche.
Dérivées à droite, à gauche.
Si une fonction
f n'est pas dérivable en un point
, sa courbe représentative peut admettre des singularités graphiques.
En effet, même si cette courbe n'admet pas de tangente en un point,
elle peut admettre des "demi-tangentes" portées par des droites non parallèles, à droite et à gauche en ce point.
(Voir dessin ci-dessous). Ceci est précisé par les notions de dérivabilité à droite et à gauche.
Dans la pratique, si la fonction n'est pas définie de la même façon à droite et à gauche de
a, on va étudier deux fonctions, l'une étant la restriction de la fonction
f à
l'intervalle
, l'autre sa restriction à
.
Définitions.
- Si le rapport
admet quand
h tend vers
0+ (resp.
h tend vers
0-) une
limite, on dit que
f admet une dérivée à droite (resp. à gauche) en
a,
notées
f'd(a). (resp.
f'g(a)),
et appelé nombre dérivé à droite (resp. à gauche).
- Si une fonction est continue en
a,
et admet des dérivées à droite et à gauche distinctes, on dit que le point
A(a,f(a)) est un
point anguleux.
- En un tel point
A, la courbe
Cf peut admettre des demi-tangentes. Le nombre dérivé à
droite,
f'd(a), est le
coefficient directeur d'une demi-tangente
à droite, le nombre dérivé à gauche,
f'g(a), est le coefficient directeur
d'une demi-tangente à gauche. Voir dessin ci-dessous.
Un point anguleux peut se rencontrer lorsqu'une fonction n'est pas définie de la même
façon sur des intervalles de
Df et lorsque, par exemple,
. Dans ce cas,
ces deux demi-tangentes ne sont pas alignées.
Exemple :
On considère la fonction
f définie sur
par
f(x)=x2 si
(rouge) et
si
x >1 (bleue).

Le calcul des dérivées à droite et à gauche est fait -->
Solution. On suppose . En a=1, à droite : qui tend vers -1 si si h tend vers 0+.
En a=1, à gauche : qui tend vers 2 si h tend vers 0-.
On en déduit qu'en
On a ainsi deux demi-tangentes (vertes) de coefficients directeurs respectifs -1 et 2.
Propriété. Si une fonction
f définie en un point
a est dérivable à droite et à gauche en
a et si les dérivées à droite et à gauche sont égales, alors
f est dérivable en
a.
Exercices.
- La fonction définie sur
par
est-elle dérivable en 2 et en 3 ?
Examiner ces deux cas.
Solution. Il faut commencer par chercher le signe de ce trinôme qui admet deux racines 2 et 3. On voit facilement que
f se scinde en deux fonctions :
sur .
sur .
- On se place sur . Regardons si f1 est dérivable à gauche en 2, en sachant que : f1(2)=1 :
qui tend vers -1 si x tend vers 2.
Donc f est dérivable à gauche en 2, avec une demi-tangente en (2,1) de coefficient directeur - On se place maintenant sur . Regardons si f2 est dérivable à droite en 2, en sachant que : f2(2)=1 :
qui tend vers 1 si x tend vers 2.
Donc f est dérivable à droite en 2, avec une demi-tangente en (2,1) de coefficient directeur - Comme , f n'est pas dérivable en 2.
- Calculs analogues en et . et

- Étudier la dérivabilité de la fonction définie sur
par
en
x=1.
Que peut-on en conclure graphiquement ?
Solution. - Sur , et f(1)=1. Examinons la dérivabilité à gauche.
qui tend vers si x tend vers 1+. - Sur , et f(1)=1. Examinons la dérivabilité à droite.
qui tend vers si x tend vers 1-. - Au point de coordonnées (1,1) la courbe n'est dérivable ni à droite, ni à gauche, sa courbe représentative admet en 1 une tangente verticale.

Dérivée des fonctions composées.
Dérivation des fonctions composées.
Définition (Rappel).Soient
E,
F et
G trois ensembles,
f une fonction de
E dans
F et
g une fonction de
F dans
G.
On suppose que
.
On appelle composée des fonctions
f et
g,
notée
(lire "
g rond
f"), la fonction de
E dans
G, définie pour
et
, par :

Théorème. Si
f est dérivable sur E, et si
g est dérivable sur
f(E)
, alors
est dérivable sur
E et pour
:
Exemple.
On considère la fonction de
dans
définie par
.
C'est le composé, dans cet ordre, de
pour tout
x réel, avec la fonction
.
Les deux fonctions sont dérivables sur
leur composé
l'est donc aussi sur
.
On applique le résultat : pour tout
x réel,
g'(f(x))=g'(y)=cos'(y)= -sin(y)= -sin(x2+2x) et
f'(x)=2x+2, pour tout
x réel.
Donc
, pour tout
x réel.
Exercice.
-
Dérivation des fonctions composées 1
-
Dérivation des fonctions composées 2
-
Dérivation des fonctions composées 3
-
Dérivation des fonctions composées
- Un peu plus difficile, mais fort instructif.
Donner, sur la partie de
où elle est définie, la dérivée de la fonction
définie par :
. On commencera par écrire
comme composé de trois fonctions.
Solution. Il importe de bien identifier les fonctions et l'ordre dans lequel elles opèrent. La première est : . La seconde est
g la fonction sinus, . La troisième est la fonction inverse . Et donc
On dérive

en tant que composé des deux fonctions
h et et on applique le théorème :
La dérivée de
h est donc
Finalement :
Tableau de variation
Extrémums d'une fonction.
Définitions.
- Soit
f une fonction définie sur son domaine de définition noté
Df et
I un intervalle de
Df
Si, pour tout
x de
I, la fonction
f prend des valeurs toujours inférieures à une
valeur
M qu'elle atteint pour une valeur
x0 (
f(x0)=M), on dit que
M est un
maximum local sur
I de la fonction
f, atteint en
x0.
- Si, pour tout
x de
I, la fonction
f prend des valeurs toujours supérieures à une
valeur
m qu'elle atteint pour une valeur
x1 (
f(x1)=m, on dit que
m est un
minimum local sur
I de la fonction
f, atteint en
x1.
- On appelle extremum indifféremment un maximum ou un minimum.
- On dit que
M est un maximum global de
f, si c'est un maximum sur
l'ensemble de définition
Df tout entier.
Une illustration.
Le tableau de variation d'une fonction se fait sur son domaine de définition éventuellement réduit par des considérations
de parité ou de périodicité.
Pour illustrer ce travail, on a pris ici la fonction définie par
.
L'étude, que nous ne faisons pas ici, a conduit aux résultats suivants :
-
,
-
.
- La courbe représentative admet ainsi deux asymptotes verticales
x= -2 et
x=2, ainsi qu'une asymptote oblique d'équation,
y=x
. De plus, cette courbe se trouve, en
et en
au-dessus de cette asymptote oblique.
- La dérivée s'annule pour deux valeurs
et
.
Elle est négative entre ces deux valeurs, positive en dehors. La courbe admet ainsi un maximum local en
et un minimum local en
,
avec
et
On regroupe tous ces résultats dans le
tableau de variation qui devrait avoir la présentation suivante :

Le tracé de la courbe représentative de cette fonction se trouve dans le paragraphe 7 de ce document, tout à la fin.
Dans l'étude ci-dessus,
est un maximum local pour
-2<
x < 2,
est un minimum local pour
x>2.
Ici,
f n'a ni maximum global, ni minimum global.
Exercices.
-
Construction de tableaux de variation
-
Travail d'interprétation sur les tableaux de variation
-
Construction de tableaux avec des fonctions puissance
-
Comparaison et tableau de variation
-
Construction de tableaux avec des fonctions logarithmes
-
Extremum et tableau de variation
Exercice.
Questions sur les tableaux de variation
Théorème des valeurs intermédiaires.
On considère une fonction
f définie sur un intervalle
I,
a et
b sont deux éléments de
I.
Théorème des valeurs intermédiaires.
Si f est une fonction continue sur le segment
, avec
a < b, alors pour tout réel
k compris entre
f (a) et
f (b),
il existe au moins un réel
x0 compris entre
a et
b tel que :
f (x0) = k.
Cas particulier, applicable à la recherche des solutions d'une équation.
1 - Si, sous les hypothèses pécédentes,
f (a) et
f (b) sont de signes contraires (par exemple si le produit
est strictement négatif) alors il existe au moins un réel
tel que
f (x0) = 0.
2- Si, de plus,
f est strictement monotone sur
, alors cette solution est unique.
Graphiquement, l'illustration de ce théorème est simple à comprendre. Il reste néanmoins peu aisé à démontrer avec
les moyens à notre disposition.
La fonction dont la courbe représentative est de couleur verte, est continue sur l'intervalle
.
k est ici pris égal à 2.
f(1,5) vaut -4,
f(6,2) vaut 4, et
k=2 est bien compris entre ces deux valeurs.
f prend ici (trois fois d'ailleurs) la valeur 2, en recoupant la droite d'équation
y=2, et les solutions sont 2, 4 et 6.
Recherche des solutions d'une équation du type
f(x)=0
Dans le cas où l'on ne sait pas résoudre l'équation, on va chercher un encadrement de la solution
x0, à
, avec
.
- Une première possibilité, empirique nous le soulignons, consiste à tracer
avec (par exemple Geogebra) la courbe représentative
Cf de la fonction
f et à déterminer
visuellement un encadrement de la valeur
x0 de l'abscisse où
Cf coupe l'axe
O x.
Comme on a la possibilité d'agrandir la figure à peu près autant que l'on veut, on arrive très rapidement à l'encadrement
que l'on souhaite, en répétant cela autant de fois que la courbe recoupe l'axe
O x.
- On peut utiliser la méthode par balayage, ici avec un tableur ou une calculatrice.
Il faut, au préalable, avoir déterminé un premier encadrement grossier
, (
x1< x2),
de la solution avec le théorème ci-dessus. Ensuite, on rentre des valeurs de
x entre
x1 et
x2
avec un pas de
. Lorsque les valeurs de
f(x) correspondantes changent de signe entre deux valeurs de x), celles-ci
fournissent l'encadrement souhaité.
Illustrations. Deux exemples de méthode.
f(
x) =
x4+
x3-2
x2+2. avec
x réel quelconque.
On cherche donc à avoir des valeurs approchées de la solution de l'équation
f()=0
Avec Geogebra on arrive à l'encadrement , c'est à dire une valeur approchée à égale à -1, 769.
Avec Excel, c'est un peu plus précis, on obtient la valeur approchée de -1, 7692 à près.
Exercices.
-
Montrer que la fonction définie sur
par
f(x) = x3+x-1 ne prend qu'une seule fois la valeur 0.
La fonction f est définie et dérivable sur . Sa dérivée f'(x) = 3x2 +1 est toujours strictement positive sur , elle est donc strictement monotone. Comme de plus elle prend la valeur -1 en 0, et la valeur 1 en 1, le cas particulier 2 du théorème des valeurs intermédiaires appliqué sur l'intervalle donne le résultat.
- Monter que l'équation
admet une unique solution sur
que l'on encadrera à
.
Introduisons la fonction

définie sur par et séparons les cas et .
- Sur , est la somme de qui est positive et strictement croissante, à valeurs dans et de qui est strictement positive et strictement croissante, à valeurs dans .
est donc strictement croissante et strictement positive sur , et l'équation n'y a pas de solution. - Sur , f et g sont toutes les deux strictement croissantes. ; et f(4) =1,5.
s'annule donc exactement une fois sur , entre 2,6 et 4.
En définitive, l'équation n'admet qu'une seule solution sur .
- L'une ou l'autre des deux méthodes indiquées plus haut conduit à la solution x0 telle que 2,61< x0 < 2,62.
- Résoudre dans
l'équation
.
Donner un encadrement de la solution à
.
On considère la fonction définie par restreinte à l'intervalle . il s'agit de résoudre l'équation .

est la somme des deux fonctions et de qui sont toutes les deux dérivables et strictement décroissantes sur .
Comme et que , on en déduit le résultat. La racine, notée
x0, vérifie 1,017<
x0 < 1,018.
- Soit
f la fonction définie sur
par
. Montrer que
f s'annule exactement
une fois en une valeur
sur l'intervalle
. Montrer que :
.
- f est dérivable sur et . Sur l'intervalle , est négatif et ne s'annule qu'en et , donc f' est strictement négative sauf en ces points et donc strictement décroissante.
De plus et . D'après les théorèmes ci-dessus, f ne s'annule donc qu'une seule fois en une valeur . - et , d'où le résultat .
-
Méthode par balayage
Concavité, convexité
Cette partie traite de fonctions ayant une représentation graphique particulière.
Il suppose connu le chapitre déjà vu sur la dérivation.
Définition.
Soit
f une fonction définie sur un intervalle
I. Elle est convexe sur I
si et seulement si sa représentation graphique est entièrement située en dessous de tout segment (corde)
joignant deux points quelconques de la courbe. (Voir dessins ci-dessous).
Propriétés dans les cas où
f dérivable sur
I.
- Une fonction
f dérivable sur un intervalle
I est convexe sur I
si et seulement si sa représentation graphique est située au-dessus de chacune de ses tangentes
en tout point de la courbe.
- Une fonction
f dérivable sur un intervalle
I est convexe sur I
si et seulement si sa dérivée est croissante sur
I.
-
Si
f est deux fois dérivable sur un intervalle
I, elle est convexe sur I
si et seulement si sa dérivée seconde est positive sur
I.
Définition.
Soit
f une fonction définie sur un intervalle
I, elle est concave sur
I
si
-f est convexe sur
I. La courbe représentative de
f est donc située en dessous de chacune des tangentes en tout point
et au-dessus des cordes joignant deux points de la courbe.

Les courbes sont en rouge, les tangentes en pointillé vert et les cordes en bleu.
Remarques :
- Une fonction peut être convexe sur un intervalle et concave sur un autre. Ainsi la fonction sinus
est concave sur tous les intervalles de la forme
et convexe sur
.

- Lorsqu'une fonction est convexe sur
I, on dit parfois que sa courbe tourne sa concavité vers le haut.
Lorsqu'elle est concave, on dit qu'elle tourne sa concavité vers le bas.
Exercices sur concavité, convexité.
Exercice.
Étude de la convexité
Exercices.
- On considère la fonction définie sur
par
.
Donner l'équation de la tangente
T au point d'abscisse 1, puis chercher les intervalles sur lesquels
la courbe est au-dessus, puis au-dessous de cette tangente
Solution. f est dérivable sur , la courbe représentative Cf admet donc des tangentes en tout point.
. L'équation de la tangente T en est, après calculs : , L'écart vertical (sur les ordonnées) entre un point d'abscisse x et d'ordonnée yT de la tangente T et le point d'ordonnée yC de même abscisse de la courbe C est mesuré par : . Après simplification, il vient : . On peut maintenant conclure :
Si , alors et donc C est au-dessus de T.
Si , alors et donc C est au-dessous de T
Attention : l'étude qui vient d'être faite ne permet en aucun cas de conclure sur les questions de concavité et de convexité de f. En effet, on n'a regardé la position de C que par rapport à une seule tangente !
- Montrer, à l'aide d'arguments de convexité, l'inégalité :
pour tout
,
.
Solution. On considère la fonction définie par sur . Alors, . Sur , f'' est négative, et donc f est concave. La tangente à la courbe représentative de la fonction en 0 a pour équation y = x et celle de la corde joignant les points (0,0) et est
La courbe Cf de la fonction f (concave) étant en dessous de ses tangentes et en dessus des cordes le résultat en découle.
- Montrer que la fonction définie sur
par
est concave sur
I.
Solution. f est deux fois dérivable sur I, comme composé de deux fonctions ln successives, toutes deux dérivables sur I.
Après calcul, on arrive à : . Sur l'intervalle I, , f'' est donc négative et par conséquent f est concave sur I.
-
On suppose qu'à la suite d'une étude, une fonction
f continue sur
a le tableau
de variation ci-dessous. On sait de plus qu'elle est convexe sur
et
, et concave sur
On demande de tracer une courbe répondant à ces propriétés.

Solution.
Par exemple !
Point d'inflexion
On se place sur une partie
A de
contenant un intervalle ouvert
contenant
x0
La notion de point d'inflexion est une notion locale. On se placera donc sur un voisinage de centre
x0.
Soit
f une fonction définie sur
et
I un intervalle ouvert du domaine de définition contenant un point
x0.
Définition.
Le point (
x0, f(x0)) est un point d'inflexion de
Cf si et seulement si la courbe change de concavité au point (
x0, f(x0)).
Si elle est concave (resp. convexe) pour
, elle devient convexe (resp. concave) pour
.
Propriétés.
- Si une fonction est deux fois dérivable en
x0, (
x0, f(x0)) est un point d'inflexion
si et seulement si
f'' s'annule et change de signe en ce point.
- En un point d'inflexion, la tangente traverse la courbe. Si celle-ci était en dessus de la tangente pour
,
elle passe au-dessous pour
(et réciproquement). Voir le dessin ci-dessous.
Remarque : la dérivabilité n'est pas une condition nécessaire pour avoir un point d'inflexion.
Voir par exemple la fonction définie sur
par
qui, en 0, n'est pas dérivable,
admet une tangente verticale et change de concavité.
Exemple :
f est eun focntion définie sur
par :
La dérivée seconde s'annule pour
x=2.
La courbe représentative de
f est en rouge, la tangente au point d'abscisse 2 est en bleu.
A est un point d'inflexion. La droite orange sépare le plan en deux parties,
à droite, c'est-à-dire sur
, la fonction est concave (la courbe tourne sa concavité vers le bas),
et à gauche sur
elle est convexe (la courbe tourne sa concavité vers le haut).
Exercice.
Lecture graphique
Exercice.
Déterminer les points d'inflexion, la concavité et les branches infinies de la courbe
représentative de la fonction
f définie sur
par
f(
x) =ln(
x2+1).
Solution.
•f est deux fois dérivable sur et .
La fonction f'' est positive donc convexe sur , négative et concave sur et .
Deux points d'inflexion aux points d'abscisse x= -1 et x=1. On notera que l'on a fait figurer sur la représentation graphique jointe ci-dessous les tangentes aux points d'inflexion : et (en vert) qui traversent la courbe.
• Pour l'étude des branches infinies (donc ), on forme la quantité : . Les théorèmes de croissance comparée montrent que ceci tend vers 0 en . La courbe admet donc des branches paraboliques parallèles à O x en et en .
Représentation graphique.
Quelques particularités d'une courbe
Points anguleux.
Ce cas a été traité dans cette partie -->
Dérivées à droite, à gauche.
Points de discontinuité.
Lorsqu'une fonction est définie par plusieurs expressions sur des intervalles différents,
il faut prêter une attention particulière aux bornes de ces intervalles où il peut y avoir une discontinuité.
La fonction partie entière, déjà vue ici, est discontinue en chaque valeur de
x de
.
Exemple.
Soit la fonction
f de
dans
,
définie par
f(
x)=
ex si
x<1 et
si
.
Examinons d'abord la continuité.
f est continue sur
et
, car
et
le sont. Par ailleurs
,
,
f(1)=1.
La fonction
f n'ayant pas la même limite à droite et à gauche en 1 n'est donc pas continue en 1. On a une discontinuité en 1
et un saut de la représentation graphique.
N'étant pas continue en 1, elle n'est pas dérivable en 1. En revanche, elle peut admettre
des demi-tangentes à droite et à gauche aux points d'abscisse 1. Examinons cela :
- À gauche sur
: on forme
.
On se ramène à une variable tendant vers 0, en
posant
t=x-1 avec
t tendant vers
0-. Ceci conduit à
.
La fraction est une forme indéterminée connue lorsque
t tend vers
0-, dont on sait qu'elle tend vers 1.
Donc
tend vers
e si
t tend vers
0- , ainsi que
si
x tend vers
1-.
Au point de coordonnées
(1 , e ) la courbe admet une demi-tangente à gauche de coefficient directeur
e.
- À droite sur
: on forme
qui tend vers -1, lorsque
x tend vers
1+.
Au point de coordonnées
(1 , 1 ) la courbe admet une demi-tangente à droite de coefficient directeur -
1.
Tracé de la courbe
Remarque préliminaire importante.
Depuis quelque temps, l'utilisation des calculatrices graphiques ou de GeoGebra par exemple,
rend aisé le travail de visualisation de la courbe représentative d'une fonction.
Si cela donne de bons résultats dans la majorité des cas, cela a ses limites et nous pensons
qu'il peut être fort instructif de faire le travail "à la main", un certain nombre de fois dans sa formation,
pour bien comprendre la façon dont les différentes notions s'illustrent dans le dessin.
On reprend le tableau de variation de la fonction définie par
définie sur
,
déjà vue dans ce document. Rappelons que les tableaux de variation tiennent compte des réductions éventuelles
du domaine d'étude provenant de remarques de parité et de périodicité. Dans celui-ci, une seule chose ne figure pas : l'existence d'une asymptote oblique
d'équation
y=x, qui a été déterminée par ailleurs,
et le fait que la courbe est au-dessus de celle-ci en
et en
.

- On trace un repère, affine ou orthogonal, normé ou non, ainsi que les unités choisies sur chaque axe.
- On trace les asymptotes éventuelles (dans notre exemple, deux verticales bleues et une oblique verte). Puis d'un petit trait (rouge ici), la position de la courbe
par rapport à ces asymptotes (à droite, à gauche, en dessus, en dessous).
- On place les points de la courbe correspondant aux maxima et minima locaux,
avec une tangente horizontale, ici en A et en B.
- On place les points d'intersection de la courbe avec les axes, si le calcul est faisable.
- Si on a pu en calculer, on ajoute des points remarquables avec leur tangente si possible : point d'inflexion, point anguleux avec les demi-tangentes
- Il peut être fort utile de calculer quelques points de la courbe judicieusement choisis, voire même d'en ajouter quelques-uns, pour l'aide qu'ils apportent au tracé,
lorsque le calcul n'est pas trop compliqué. On les reporte dans le repère, avec les tangentes en ces points si possible.
(Si la fonction est dérivable, le coefficient directeur de la tangente en un point
x0 est
f'(x0)).
- Si l'on a fait des remarques de parité, périodicité, on trace la courbe représentative sur la partie retenue et
on complète la figure, soit par symétrie, soit par des translations successives.

À titre d'entraînement, voici quelques fonctions et leur courbe représentative. À vous de faire le lien entre les deux, après étude bien sûr !…
Exercice.
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Représentation graphique. 
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Représentation graphique. 
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Représentation graphique. 
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Représentation graphique. 
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Représentation graphique. 
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Représentation graphique. 